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En
1999, 3592 enfants, originaires
de 67 pays différents,
ont été adoptés
par des familles françaises.
La France est le pays où,
proportionnellement au nombre
d'habitants, l'on adopte le
plus d'enfants étrangers.
Au Vietnam d'abord, record absolu
depuis quelques années,
en Colombie, en Roumanie ou
à Madagascar ensuite,
puis en Russie, en Ethiopie
ou au Guatemala, pour les pays
les plus " demandés
".
Tous
les pays du tiers-monde cependant
ne voient pas partir leurs enfants
du même il, leurs
législations en sont
le reflet. Il y a ceux qui ont
ratifié la convention
de la Haye, et dont le pays
a mis en place une autorité
centrale, responsable des adoptions,
qui prohibe les démarches
individuelles. Il y a ceux qui
prohibent ce don suprême,
comme c'est le cas de la plupart
des pays musulmans. Il y a ceux
qui ne reconnaissent qu'une
seule adoption, qui ne rompt
pas avec les liens de la famille
biologique. D'autres font coexister
l'adoption simple et l'adoption
plénière. Il en
résulte un imbroglio
juridique où les conflits
entre pays d'adoptés
et pays d'adoptants sont souvent
inextricables.
La
Mission de l'Adoption Internationale
s'évertue à débroussailler
cette jungle, et l'intervention
de l'Etat est quasi permanente.
Ainsi la loi MATTEI, qui vient
d'être votée, représente
un véritable progrès
puisqu'elle rétablit
une certaine égalité
de statut entre un orphelin
originaire d'un pays signataire
de la convention de La Haye
et un orphelin d'un pays non
conventionné. Des procédures
se mettent en place régulièrement,
soit avec des pays ayant ratifié
la convention de la Haye, soit
avec d'autres qui ne l'ont pas
encore signée. Ces procédures
sont susceptibles d'évoluer
avec la pratique. Les circuits
de transmission entre les Etats
peuvent encore être rendus
plus simples et plus uniformes,
mais seules l'expérience
et la multiplication des contacts
permettront de les perfectionner,
de lever les incertitudes et
de faire disparaître les
dérives.
Il
faut aussi insister sur le fait
que le nombre d'enfants adoptables
est très inégal
selon les pays, et que les autorités
locales sont plus ou moins ouvertes
à l'adoption internationale.
Ce n'est pas parce qu'un dossier
est transmis dans un Etat qu'un
enfant sera nécessairement
proposé aux candidats
à l'adoption. La convention
de La Haye a été
à l'origine de progrès
notoires en ce qui concerne
la protection des enfants et
la coopération en matière
de procédure; elle assure
l'adoptabilité de l'enfant,
elle facilite la délivrance
du visa MAI, elle facilite la
reconnaissance, en tant qu'adoption
plénière en France,
des adoptions prononcées
dans le pays d'origine qui entraînent
la rupture du lien préexistant
de filiation ; elle apporte
une aide juridique et une garantie
de transparence, mais elle ne
garantit aucunement l'aboutissement
des démarches. L'adoption
internationale reste et restera
encore un long parcours douloureux
et aléatoire.
Côte
D'ivoire
Pour
conclure ce mémoire,
j'ai souhaité m'éloigner
des livres, des sites Internet,
des comptes-rendus de séances
parlementaires et des législations
diverses. J'ai voulu terminer
cette étude en m'impliquant
personnellement. Pour cela j'ai
choisi de me rapprocher du monde
réel de l'adoption. Lors
de mon entretien avec Brigitte
GODDE, présidente de
l'OAA " Enfance Avenir
", celle-ci avait souhaité
me montrer des photos d'enfants
adoptés par le biais
de son association, photos prises
lors de la galette des rois
annuelle :
" Voilà donc les
photos. Alors quand on parle
d'adoption, et bien on parle
de tous ces enfants là.
J'ai pris volontairement les
photos, parce que je me dis
que quand on parle d'adoption,
on parle de chiffres, et cela
n'est pas suffisant. C'est important
de voir de qui l'on parle."
Moi aussi, j'ai voulu aller
voir " de qui l'on parle
". J'ai donc profité
d'un voyage en Côte d'Ivoire
pour aller rencontrer ceux qui
sont en fait les véritables
acteurs de l'adoption internationale
: les petits orphelins.
Le 25 avril 2000, mon ami et
moi sommes très gentiment
reçus par Madame Fatouma
KONE , assistante sociale dans
l'Orphelinat National de jeunes
filles de Grand Bassam, petite
ville de bord de mer au Sud
d'Abidjan. Fatouma travaille
dans cet orphelinat depuis 1990,
et considère les 142
petites filles, qui ont entre
5 et 15 ans, comme ses propres
enfants.
Je suis étonnée
de ne voir qu'une dizaine de
fillettes dans l'orphelinat.
Fatouma m'explique que les autres
sont rentrées dans leur
famille à Abidjan pour
les vacances de Pâques
; celles qui restent sont les
seules à n'avoir aucun
parent encore en vie. J'apprends
que dans cet orphelinat, tout
comme dans l'Orphelinat de Bingerville
(banlieue d'Abidjan) qui s'occupe
des petits garçons, en
fait très peu d'enfants
sont adoptables. En Côte
d'Ivoire, la tradition prédomine
: on n'empêche pas une
famille de voir un enfant. Si
l'enfant a un nom, il a forcément
un lien de filiation avec une
famille éloignée.
Même si la famille ne
veut pas la garde, ces enfants
ne peuvent être adoptés
et sont placés dans un
orphelinat :
" Quand on connaît
l'origine de l'enfant, on ne
le donne pas [en adoption],
pour éviter les problèmes.
Dès que l'enfant a de
la famille, il n'est pas adoptable.
Et en Afrique, il est rare qu'un
enfant n'ait pas de famille
Quand
par exemple la mère est
décédée,
les enfants vont en orphelinat,
mais pendant les vacances, ils
rentrent en famille. Si on connaît
le nom de l'enfant, on sait
qu'il a une famille. "
Les places sont rares à
l'Orphelinat. Une commission
décide si l'enfant peut
y habiter pendant l'année.
Si l'enquête sociale démontre
que la famille peut s'en occuper
(même si elle ne souhaite
pas le faire), l'orphelinat
est obligé de refuser
l'enfant et de le renvoyer chez
une tante ou une cousine éloignée.
Fatouma m'explique qu'il y a
beaucoup de refus car beaucoup
de demandes et pas assez de
places.
Fatouma nous fait visiter l'Orphelinat.
Accompagnés des petites
filles, nous nous rendons dans
le dortoir où s'entassent
des lits superposés recouverts
de moustiquaires . Chacune dispose
néanmoins de son propre
lit. Nous nous rendons ensuite
dans la bibliothèque
où les fillettes nous
montrent avec fierté
les quelques livres de Bibliothèque
Rose, posés sur les étagères
presque vides, qui ont été
donnés par des uvres
de charité.
J'explique aux enfants que je
suis en train d'écrire
" un livre ", et que
j'aimerais bien prendre des
photos d'elles : je mettrai
la plus jolie des photos en
couverture de mon mémoire.
Nous nous livrons donc dans
des éclats de rire à
une séance-photos improvisée
. Toutes veulent faire la couverture
du " livre ". C'est
Sidonie et Tatiana qui, avec
leurs grands sourires, illumineront
la première page de ce
mémoire.
Madame
KONE nous reçoit ensuite
dans son bureau. Elle nous explique
qu'en plus des orphelines, il
y a également, dans cet
orphelinat, des cas sociaux,
c'est à dire des enfants
qui viennent de familles avec
des parents handicapés,
trop pauvres pour s'en occuper
ou qui sont en prison. Ce sont
ces enfants qui restent le moins
longtemps. Le travail de Fatouma
est de faire le lien entre l'enfant
et sa famille. A leur arrivée,
les fillettes ont souvent des
problèmes d'adaptation
et des difficultés à
reprendre goût à
la vie. Fatouma les aide de
son mieux, et vérifie,
lorsque les enfants sont renvoyées
dans leurs familles, qu'elles
ne sont pas battues et qu'elles
sont bien traitées. Elle
avoue avec tristesse que bien
souvent, les fillettes sont
utilisées chez elles
comme les " petites bonnes
de la maison " . Elle nous
raconte que c'est très
dur pour elle de laisser repartir
les enfants dans ces familles
qui ne veulent pas d'elles,
mais que la loi est ainsi faite
dans ce pays : elles ne pourront
malheureusement jamais être
adoptées
Nous remercions Fatouma de son
chaleureux accueil. Une fois
revenue en France, nous enverrons
un jeu de société
pour les petites filles, en
espérant qu'il arrivera
à destination.
Sur les conseils de Fatouma,
je me présente le lendemain
au ministère de la Santé
et des Affaires Sociales de
Côte d'Ivoire, en plein
centre d'Abidjan. C'est là
que je vais pouvoir poser des
questions sur l'adoption internationale.
Justine DIA, chef du Service
de l'Adoption du ministère,
me reçoit dans son bureau.
J'ai eu du mal à la convaincre
de me laisser l'enregistrer
sur mon dictaphone, mais elle
finit par accepter. Madame DIA
s'occupe des dossiers de candidatures
des parents souhaitant adopter.
Beaucoup viennent de France.
Elle examine les dossiers par
ordre d'arrivée, et lorsqu'ils
sont complets (agrément
français, certificat
de mariage, justificatif de
revenus, certificat de stérilité
),
elle regarde quels sont les
couples qui " sont vraiment
dans le besoin " c'est
à dire qui n'ont pas
encore d'enfant , puis elle
rencontre Madame BOUA, qui est
responsable des " pouponnières
", afin d'attribuer les
enfants.
Les " pouponnières
", c'est le nom que les
Ivoiriens ont donné aux
orphelinats des tout-petits.
La plupart sont des enfants
qui n'ont plus aucun lien de
filiation et qui sont donc proposés
en adoption. Ce sont en général
des enfants abandonnés
dans la rue, ou bien à
l'hôpital après
l'accouchement et que personne
ne vient réclamer :
" Le plus souvent, des
jeunes filles confrontées
à des problèmes
familiaux, économiques,
abandonnent leur enfant de manière
volontaire. Elles le font dans
la rue. Elle peut par exemple
te rencontrer : " bon,
j'arrive, j'ai un bébé,
là, gardez mon enfant
", et après elles
disparaissent. Donc le plus
souvent, ça se passe
aux abords des marchés,
dans les lieux publics. Parce
que elle, elle ne veut pas qu'on
puisse la rattraper. "
La
police fait des recherches,
et passe même des annonces
pour retrouver les parents :
trois fois dans le journal "
Fraternité matin ",
dit " frat mat ",
puis une fois à la télévision.
Ce n'est qu'après cette
démarche que le juge
de tutelle décide de
l'adoption. Si une femme est
" attrapée "
en train d'abandonner un enfant,
elle encourt une peine de prison.
Justine DIA explique que les
parents ont également
le droit de venir abandonner
leur enfant au ministère
des Affaires Sociales, en signant
une décharge, mais que
depuis qu'elle travaille dans
ce service, elle n'a jamais
vu une telle situation. De plus,
si un tel cas se présente,
le service va proposer aux parents
de garder l'enfant en orphelinat
un moment, et puis de les aider
à s'en sortir,"
parce qu'on n'est bien qu'avec
ses propres parents ".
Le ministère
reçoit beaucoup plus
de demandes d'adoptions qu'il
n'y a d'enfants disponibles
: lors de mon passage, Madame
DIA était en train de
traiter une quarantaine de dossiers,
alors que seulement 18 enfants
sont véritablement adoptables,
ce qui est très peu.
Mais cela signifie également
que les enfants ne restent pas
longtemps dans les " pouponnières
".
Les parents adoptifs font généralement
eux-mêmes le voyage pour
venir chercher leur enfant,
bien qu'ils puissent se faire
représenter. Ils doivent
prendre un avocat qui se chargera
des démarches administratives.
Quand tout est fini, ils viennent
chercher l'enfant. Justine DIA
s'amuse de voir à quel
point les français sont
si pressés d'aller chercher
leur enfant, elle qui est tant
habituée à la
patience Ivoirienne ! C'est
le service qui décide
quel enfant va être attribué
à une famille. Les parents
n'ont heureusement pas le choix
:
" Non, ils ne choisissent
pas, c'est formellement interdit.
C'est nous qui leur proposons
un enfant. Parce que si eux-mêmes
ils avaient la possibilité
de concevoir, c'est ce que Dieu
leur donne qu'ils prennent.
Ils acceptent l'enfant tel qu'il
est. "
On fait le bilan
médical de l'enfant avant
de le confier à ses parents
adoptifs. Seuls les enfants
en bonne santé (sauf
consentement des parents adoptifs),
sont donnés en adoption.
Les enfants chez qui on dépiste
le virus du Sida, très
répandu en Côte
d'Ivoire, sont envoyés
chez des religieuses.
Si l'enfant n'a aucun lien de
filiation, l'adoption plénière
pourra être proclamée
par les tribunaux. C'est uniquement
à ce moment-là
que les parents devront verser
250 francs aux tribunaux, sans
que rien ne leur soit demandé
de la part du ministère
ni des " pouponnières
" :
" nous ne prenons pas de
sou. C'est au niveau du tribunal
: une fois envoyé le
dossier, on demande 25 000 CFA
[250 francs] pour l'adoption
plénière. Sinon
les affaires sociales ne prennent
pas d'argent, un enfant n'a
pas de prix, ça ne se
vend pas. "
Les " pouponnières
" sont subventionnées
par l'Etat Ivoirien. Certaines
personnes " de bonne volonté
" font également
des dons. Ce n'est pas suffisant,
mais Madame DIA me dit d'un
ton résolu qu'il faut
bien " faire avec ".
J'ai demandé
à toutes les personnes
concernée par l'adoption
en Côte d'Ivoire que j'ai
rencontrées quel était
leur avis sur la convention
de La Haye, et pourquoi la Côte
d'Ivoire ne voulait pas la ratifier,
mais personne n'en avait entendu
parlé. Ce n'est apparemment
pas un sujet d'actualité
là-bas...
Il n'existe pas en Côte
d'Ivoire de système d'OAA
comme en France. En revanche,
il existe des institutions privées
qui s'occupent de placer des
enfants en adoption sans que,
au grand regret de Madame DIA,
l'Etat Ivoirien ait un droit
de regard sur leurs activités
:
" Nous avons des institutions
privées, à Corogo
et à Guasso, mais ça
ne dépend pas de nous.
Nous devrions avoir un droit
de regard, donc nous sommes
en train de nous organiser,
surtout avec le trafic des enfants.
On les a convoqués pour
savoir ce qu'ils font. Ils vont
nous faire parvenir des documents,
et on travaillera peut être
en collaboration. "
Si rien ne change dans le fonctionnement
de ces institutions privées,
la porte restera ouverte à
tous les abus puisque l'Etat
ne peut pas vérifier
si l'enfant est vendu ou non.
Le lendemain,
nous sommes invités à
visiter la " pouponnière
" qui se situe dans un
des quartiers d'Abidjan appelé
Yopougon. Nous avons rendez-vous
avec Lucie BOUA à 2 heures
30.
Lucie est très heureuse
de mon intérêt
pour la pouponnière.
Elle me dit avoir prévenu
tout le monde de notre arrivée.
Peut être pensent-ils
que mon mémoire va être
publié et qu'ils deviendront
célèbres !
Après une demi-heure
de taxi, nous arrivons enfin
à la " pouponnière
" de Yopougon. Cela ressemble
à une école. Nous
sommes accueillis par des petits
trisomiques qui veulent qu'on
s'amuse avec eux. La "
pouponnière " ne
s'occupe pas que des tout-petits,
il y a également un grand
nombre d'enfants débiles
profonds ou légers dont
personne ne veut et qui restent
toute leur vie à la charge
du ministère. Ils sont
très rarement adoptés,
et s'ils le sont, c'est uniquement
par des Européens.
Nous passons devant une dame
qui est en train de nourrir
une minuscule petite créature
: un enfant prématuré
qui a été retrouvé
dans une poubelle lors d'un
marché. Il lui faudra
reprendre des forces avant de
pouvoir être adopté,
mais d'après sa "
maman de chambre " qui
le pouponne, il est en train
de prendre du poids. La nouvelle
ravit notre hôtesse, qui
nous dirige vers une petite
pièce remplie de landaus.
Les petits sont si adorables
que nous leur caressons la joue.
Mais malheureusement, l'un d'entre
eux se met à pleurer,
ce qui fait que tous les autres
le rejoignent en chur.
Cela fait rire Lucie qui nous
explique qu'ils n'ont jamais
vu de blancs ! Il nous faut
tout reprendre à zéro,
et en douceur. Petit à
petit, ils s'habituent à
nous, et les plus grands ne
veulent plus nous lâcher
les mains. La plus capricieuse
pleure dès que l'on s'intéresse
à un autre bébé,
mais est aux anges dès
que l'on se penche sur elle.
Lucie avait prévenu tout
le monde que je souhaitais prendre
des photos. Tout le personnel
est ravi de se prêter
à l'organisation d'une
séance photo : un reporter
d'un grand magazine n'aurait
pas été mieux
reçu
Tout le monde
s'apprête autour des bébés
pour les habiller de jolies
robes et costumes colorés.
Puis on les déplace dans
la salle de jeux. Je me prends
à monter sur une chaise
afin de pouvoir mieux cadrer
ce " tas " de bébés
déposés sur un
tapis de sol . La préparation
de la séance photo a
l'air de leur tenir tellement
à cur que je ne
me sens pas de leur expliquer
que j'aurais préféré
prendre des photos un peu plus
naturelles
Tout en jouant avec les petits,
je discute avec Lucie du financement
de la " pouponnière
". J'apprends que la "
pouponnière " reçoit
en général entre
50 en 150 enfants, dont la majorité
sont des handicapés.
Chaque enfant dispose d'un budget
de 400 à 600 francs CFA
par jour, soit entre 4 et 6
francs français. En ce
qui concerne les médicaments,
l'institution ne dispose que
de 150 000 francs CFA par mois,
soit 1 500 francs pour l'ensemble
des enfants. C'est surtout à
ce niveau-là que le financement
est insuffisant, étant
donné que certains handicapés
sont obligés de prendre
des médicaments dont
ils deviennent dépendants.
Lorsque les fonds manquent pour
leur en fournir, ils font des
crises très difficiles
à contrôler et
les " mamans de chambre
" restent dans ces moments-là
impuissantes.
Même si le financement
de la pouponnière de
Yopougon est insuffisant, je
suis témoin de l'amour
que leur porte le personnel
de l'établissement. Ces
enfants ne sont pas en danger;
ils sont aimés, et je
suis convaincue qu'ils le seront
encore plus lorsqu'une famille
les accueillera et les élèvera
comme ses propres enfants. Je
sais qu'aux USA on peut adopter
un enfant sur Internet ou le
choisir sur cassette vidéo.
Je sais qu'il y a des dérives,
des intermédiaires crapuleux,
des enfants vendus plusieurs
fois, mais je suis persuadée
que pour ces petits Ivoiriens
comme pour les milliers d'enfants
dans le monde qui n'ont pas
la possibilité d'être
recueillis dans leur pays d'origine,
l'adoption internationale est
une chance. Les Etats doivent
se concerter et tout faire pour
la faciliter et l'assainir,
pour que plus jamais un enfant
ne soit " à vendre
", pour que les délais
soient raccourcis, les procédures
harmonisées. Rien n'est
plus triste qu'un enfant aux
grands yeux anxieux qui attend
un sort meilleur dans son orphelinat.
Tout enfant abandonné
doit pouvoir espérer
qu'une famille l'attend quelque
part dans le monde.
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